Elections Européennes 2019 - Congrès PCF

Luttes et élections européennes de 2019

Compte rendu de l’AG des communistes de Pierre Bénite (69) sur les élections européennes En Assemblée Générale le 4 avril, les communistes ont échangé sur les luttes et les défis en découlant. Ils soutiennent ces luttes ainsi que les exigences qu’elles portent et que des millions de salariés expriment dans les débats, les entreprises, les villes et le refus grandissant des contre-réformes libérales de Macron. L’assemblée générale appelle les communistes à s’engager et à nourrir ces luttes des propositions radicales, transformatrices et crédibles de notre parti. C’est une condition pour élargir les mobilisations et rassembler le salariat avec toutes ses composantes sociologiques, et au-delà. Un succès des cheminots serait un formidable amplificateur de confiance dans l’action et ferait reculer le défaitisme et la fatalité face à Macron qui fait preuve d’autoritarisme et de démagogie. Toutes les forces doivent être mobilisées pour cet objectif en faisant grandir aussi bien le refus de la privatisation de la SNCF, de la casse du statut des cheminots et de l’ouverture à la concurrence que la proposition d’une reprise de la dette par l’Etat et financée par la BCE via la Caisse des Dépôts et Consignation. Cette demande doit faire l’objet d’un acte fort de la direction nationale avec une pétition nationale. L’assemblée avait à son ordre du jour le chantier des élections européennes. Elle a décidé de faire connaitre sa position à la direction nationale du PCF dans la perspective du CN de début juin. L’A.G trouve surprenant que soient traitées stratégie et alliances pour les européennes alors que c’est une question de fond faisant débat dans la préparation du congrès et qu’il devra trancher. Elle refuse que le congrès, qui aura lieu que 6 mois plus tard, soit mis devant le fait accompli d’autant que l’orientation affichée pour les européennes montre que l’on suit la même démarche que pour la présidentielle qui a conduit à une catastrophe électorale : appel à l'unité, sur des bases vagues et consensuelles, fondée sur l’anti-austérité et l’anti-Macron. C’est la poursuite d’une stratégie d’effacement et d’abaissement pour l’union à tout prix. L'hypothèse d'une liste autonome ouverte est par avance rejetée. L’A.G ne partage pas ce choix. Elle estime qu’en se tournant avec confiance vers les dizaines de millions de nos concitoyens qui ont refusé l’ultralibéralisme lors des élections du printemps 2017, les communistes armés de nos propositions sont capables d’un résultat allant bien au-delà de celui réalisé en 2014 et de faire élire plus de députés européens communistes et démocrates. Elle demande au Conseil National de faire le choix de présenter une liste autonome, conduite par un ou une communiste, dont les candidatures soient ouvertes aux militants syndicaux et associatifs qui animent les diverses luttes sociales, et qui mène campagne pour une autre conception de l’Europe. Cela suppose une clarification sur le piège tendu par Macron qui fait croire qu’il n’y a que deux choix : le sien qui amplifierait la politique européenne actuelle en poursuivant l’agenda néolibéral avec l’orthodoxie budgétaire, les privatisations, le dumping social, la remilitarisation du continent et une position extrême visant à sortir de l’Europe ou à opter pour un plan B au contenu flou et dangereux, conduisant à l’isolement de notre pays, au repli nationaliste et à de nouvelles tourmentes. Cette voie n’a pas l’assentiment de nos concitoyens qui malgré leur rejet massif et profond de cette Europe dominée par la finance, restent attachés à l’idée d’une construction européenne mais ayant la solidarité, le progrès social, le respect des souverainetés populaires et nationales, pour objectifs. Cela suppose de rompre avec la primauté accordée aux intérêts des marchés financiers sur les intérêts populaires et de redéfinir la place et le rôle de la BCE. Cela suppose une grande campagne des communistes avec nos propositions pour relever ce formidable défi d’une autre conception de l’Europe en rapport avec la mondialisation. Affirmer que nous sommes « pour l’Europe » ne suffit pas, il faut préciser quelle Europe nous voulons et pour quelle autre mondialisation. Le parti dispose d’un important travail d’analyse et des propositions précises. Les mettre en débat rapidement mettra les communistes à l’offensive. La socialisation du monde est une réalité grandissante, mais dominée par la finance, le libre échangisme, les multinationales, le dollar, la culture américaine, le sexisme et l’accaparement par les puissants des gigantesques ressources de la planète, elle conduit à des tragédies. Avec l’Europe comme fer de lance, plus ce type de mondialisation avance et plus les problèmes à traiter sont importants comme les migrations, le réchauffement climatique, la spéculation sur les marchés mondialisés, l’évasion fiscale, l’émergence des grands monopoles de l’informatique (GAFA), la mise en concurrence des travailleurs par les multinationales, les privatisations, la montée d’affrontements culturels et religieux, la multiplication des tensions et des guerres, le surarmement, le terrorisme… Cette mondialisation inquiète le monde du travail et de la création soumis aux assauts des politiques ultralibérales tentant d' y adapter chaque pays en brisant les acquis sociaux, la démocratie et la paix. Il est impératif qu’elle soit combattue et dépassée afin de mettre en échec les dangereuses tentatives du nationalisme, du populisme, des extrémismes que ces évolutions nourrissent d’autant qu’aucune alternative n’est proposée. Les communistes sont les seuls à pouvoir le faire. Les bases existent pour travailler à changer les rapports de forces, à tous les niveaux, pour peu qu’on s’y attelle vraiment. Si la France peut faire beaucoup en initiant des processus décisifs de changement, elle ne pourra le faire seule. C’est pourquoi il y a absolument besoin d’une construction européenne de progrès, pour avoir prise sur les processus de mondialisation, jusqu’à modifier leur sens et leurs effets. Ce qui suppose une solidarité effective entre les peuples, des rapports des forces construits avec des propositions alternatives partagées et un nouvel internationalisme des communistes en Europe. L'UE dispose avec la BCE, d’une structure qui émet l'euro, définit les orientations de politique monétaire de la zone euro et prend les décisions nécessaires à sa mise en oeuvre, en toute indépendance des pouvoirs politiques. Elle ne répond de ses actes devant personne. Elle assume depuis 2014, un rôle central dans la supervision et le contrôle des banques des États européens via le mécanisme de surveillance unique. A côté, se trouve une Cour des comptes européenne, indépendante, qui examine la légalité et la régularité des recettes et des dépenses de l'UE, et s'assure de la bonne gestion financière des fonds communautaires. Il s’agit de structures "technocratiques", mais indispensables au capitalisme européen pour développer ses profits dans un espace de 511 millions de personnes. Ainsi notre apport est capital, pour une refondation de la construction européenne avec, au coeur, le rôle de la BCE, des systèmes bancaires, du crédit dont seuls les pouvoirs, utilisés autrement, seraient en mesure de contrer la dictature des marchés financiers et du dollar. Si la masse d’argent créé et gâché par la BCE (4200 milliards de dollars) pour sauver les places financières et la spéculation avait servi au financement des services et entreprises publics et de leurs coopérations, au rattrapage des pays les moins développés, à l’accueil des migrants et au développement des pays dont elles sont issues, la situation serait différente. La proposition du PCF de créer un Fonds de développement européen économique, social et écologique conférerait à l’Union européenne un statut confédéral nouveau, au lieu du fédéralisme nous plaçant à la botte de la finance. Il permettrait une tout autre utilisation de l’euro, au lieu de la folle illusion d’en sortir, laissant les peuples européens se déchirer sous la tutelle du dollar et des multinationales. Les communistes sont disponibles pour mener ce combat pour refonder la construction européenne, afin d’avancer vers une sécurisation de l’emploi, de la formation et des revenus, vers la promotion et la coopération des services publics, vers une transition énergétique moteur du développement humain durable, en exigeant des pouvoirs démocratiques nouveaux pour utiliser, à ces fins, l’argent des européens. C’est un combat fondamental pour changer la mondialisation. Il est urgent de tiser des liens avec les pays émergents, Chine et latino-américains, pour réformer radicalement le FMI, la Banque mondiale...et viser la promotion d’une monnaie commune mondiale alternative au dollar. Traiter ces questions, en débattre ouvertement tout comme agir pour la paix indissociable du respect des peuples à décider de leur devenir sans l’intervention militaire de ceux qui s’inventent gendarmes du monde pour passer outre le droit international, n’est ce pas aborder le communisme, réponse commune aux peuples d’un monde devenu très interdépendant ? Telle est l’opinion de notre AG. Pierre Bénite mai 2018