Amendements
Pour un Parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire - Congrès PCF

Les transformations du parti

Page 22 - ligne 45 à page 23 - ligne 21 : "dérive présidentialiste" ??? Le caractère et les méthodes de Pierre Laurent, même s'il y a des critiques à faire, me semblent très loin de l'accaparement du pouvoir. Je n'ai pas du tout la sensation que la vie des sections ait perdu en fonctionnement démocratique. Je pense même que c'est à ce niveau là qu'il y a le plus de démocratie dans le parti. Quant aux cellules, je pense qu'il faut un minimum de réalisme. Quand, avec une section qui couvre 7, 8, 10 villages il ne reste plus qu'une quinzaine de militants, dont seulement 5 ou 6 acceptent de prendre des responsabilités, faire vivre des cellules est au mieux illusoire. "Viser une nouvelle efficacité", "renforcer notre ancrage social", "rechercher une liaison avec ce qui émerge de neuf", "concevoir les sections pour le développement de leur vie politique et la prise de décision d'action", encore de l'incantatoire sans amener aucune proposition de solution par rapport à ces problèmes que nous affrontons tous depuis des années. Quant au niveau régional, il est évoqué sans qu'un rôle compréhensible lui soit donné. Amendement : remplacer par : Pour tout cela, il faut analyser lucidement le fonctionnement du parti et proposer à la réflexion de tous les adhérents les transformations qui pourraient nous permettre de l'adapter aux besoins de notre temps. Comme l’a dit un sociologue, notre parti est le plus décentralisé qui existe aujourd’hui. Chaque section peut, si elle le désire, vivre sa vie dans son secteur, produire son matériel d’information propre, mener les initiatives qu’elle veut et s’engager ou non dans les actions décidées nationalement ou départementalement. Cellules et sections peuvent être des lieux de débat, de réflexion, de protestation ou de propositions tout à fait fertiles et démocratiques. Mais dans le même temps, chaque section peut se retrouver très isolée du reste du parti. Partout en France, on ré-invente peu ou prou les mêmes tracts. Les mêmes initiatives sont réalisées dans de multiples sections sans que l’expérience des unes puisse servir aux autres. Des idées, des voeux sont émis en direction des « étages supérieurs » sans qu’aucun retour ne vienne jamais. Lors des congrès, le travail sérieux de réflexion et d’élaboration d’amendements fait dans les sections, peut être balayé lors d’un examen à la va-vite, par des délégués fatigués et pressés par le temps, ou ne jamais apparaitre au niveau national. A l’inverse, des initiatives nationales ou départementales ayant demandé du temps de préparation et de l’argent peuvent faire un énorme flop parce qu’elles ne correspondent pas aux préoccupations de la base, ou arrivent au mauvais moment. Nous vivons une situation d’énorme gaspillage de temps, d’énergie, de moyens, ainsi que de non respect du travail et de l’opinion de chacun, par manque de communication, et surtout par manque de communication horizontale. Pour que chacun compte pour un, pour dépasser les filtres décisionnels illégitimes, pour mobiliser toute l’intelligence collective des communistes, pour arrêter de perdre notre temps à réinventer les mêmes outils, à refaire les mêmes erreurs, nous avons besoin d’une horizontalité de l’échange, de la réflexion et d’au moins une partie de la décision. Aujourd’hui, les outils numériques permettent cette horizontalité grâce au développement de plateformes de discussion qui autorisent la mise en relation, l’échange, la discussion directe entre sections, au niveau d’un département et au niveau national. Pour être efficace, cette plateforme pourrait être structurée, par exemple par thématiques de débats, avec des modérateurs, et zones de décisions. Elle pourrait être ouverte à tous les camarades (et peut-être au delà) et la rédaction de contributions limitée aux sections, afin d'éviter l'engorgement, de favoriser la réflexion collective et d’intégrer les camarades n’ayant pas internet. Pour le bon fonctionnement de cette démocratie horizontale, il semble indispensable d’y associer une « centralité » verticale. Non pas pour diriger, contrôler, mais plutôt pour stimuler, inciter, synthétiser, questionner, aider, suggérer et aussi assurer à la fois bonne communication et coordination entre les adhérents et ceux qui les représentent aux niveaux départemental et national. La structuration précise et le fonctionnement de cette plateforme sont à élaborer collectivement et à améliorer de façon permanente en fonction des besoins exprimés par les utilisateurs. Nous avons pu voir dans la séquence de désignation de notre candidat à la présidentielle de 2017 ce que le vote majoritaire peut avoir d'injuste et de diviseur. Il faut instaurer, au sein de notre parti, de nouvelle règles de prise de décisions, basées sur l'échange le plus large et la réflexion collective. Chaque fois que possible, c'est le consensus général qui doit être recherché. Quand le vote est incontournable, c'est sur la base d'une majorité qualifiée, dont le niveau est à définir, qu'il doit être fait, en intégrant au total des exprimés l'abstention et le vote blanc ou nul de ceux qui ont participé à la réflexion collective. Nos réunions doivent être repensées pour une plus grande implication de tous. Le long rapport introductif, qui fait le tour exhaustif de la situation, en pointant ce qui ne va pas et ce qu’il faut en penser, suivi d’une discussion souvent monopolisée par ceux dont la parole est la plus facile, cela favorise le désintérêt et la délégation de pouvoir. Il nous faut repenser les réunions pour que chaque camarade puisse y venir comme un acteur d’une réflexion collective riche et contradictoire, pour laquelle il a pu se préparer à l’avance et dans laquelle il se sent écouté, respecté et pris en compte. Ordre du jour envoyé accompagné de documents de réflexion, travail par petits groupes, synthèse et prise de décisions collective peuvent être des éléments d'amélioration importants. Chacune de nos organisations locales doit réfléchir à la mise en place d'un réseau local de progrès, tel que décrit précédemment. Il n'a pas pour rôle de se substituer au parti et la section n'a aucune vocation à se fondre dedans. Les réseaux locaux de progrès ont pour objectif d'élargir et d'améliorer notre contact avec ceux qui souhaitent agir sans s'engager, pour un enrichissement et une plus grande diffusion de nos idées et propositions, pour une plus grande mise en pratique de la solidarité, de la bataille d'idées et de la démocratie citoyenne et pour une plus grande efficacité des luttes et des actions que nous proposerons. Le renforcement du PCF est un élément indispensable au développement d’un large mouvement pouvant rendre possible l’alternative dont la France a besoin. Dans ce sens, nous lançons une grande campagne d’adhésions « Cent ans d’avenir » : un appel national aux hommes et femmes de progrès. Faisons cause commune : c’est ce que peuvent décider des dizaines de milliers de personnes dans les deux ans à venir. Tous ensemble et dans toute la France, en 2020, nous fêterons le centenaire de notre parti et l’ouverture d’un nouveau siècle de combat communiste. Nous préparons dès à présent cette grande année de fêtes populaires. C’est un plan de travail qu’il faut élaborer dans toutes les structures du PCF, en démocratisant la question de l’adhésion, en développant des outils en ce sens, en fixant des objectifs et en faisant suivi, évaluation et points d’étape. Un temps national doit être consacré à cette question recensant notamment les expériences locales positives grâce auxquelles les militant·e·s communistes, par leur présence régulière contribuent déjà grandement au renfor- cement de notre organisation. En s’appuyant sur des luttes locales donnant à mobiliser sur des objectifs précis, les communistes gagnent en crédibilité, en audience et en contacts. Ceux-ci devraient faire l’objet d’un suivi régulier sur le long terme dans notre objectif de renforcement.